Le blason ou armes de Chatillon sur Indre.36.
Publié le 14 Avril 2012
Le fait pour une ville de pouvoir dans ses armes arborer le "chef ** de France" est le privilège accordé aux villes royales, statut que Châtillon va conserver de 1205 -(accordé par Philippe II, Auguste après l'annexion au domaine royal de la Touraine reprise sur Jean Sans Terre, deuxième fils d'Henri II Plantagenêt)- jusqu'à la veille de la Révolution lorsque Louis XVI, en 1783, érige la baronnie de Châtillon en marquisat de Chaillou, au bénéfice de Antoine-Jean Amelot de Chaillou, troisième du nom pour Châtillon. En fait la perte du statut de ville royale a entraîné de nombreux problèmes dont le plus important était le remplacement du siège de la justice royale (bailliage et présidial) par une justice seigneuriale (simple bailliage), problèmes tellement complexes que rien n'était abouti en 1789, on peut donc considérer que Châtillon a été ville royale de 1205 à la fin de l'ancien régime.
** En héraldisme le "chef" est la bande horizontale qui constitue le sommet d'un blason lorsque cette bande existe ce qui n'est évidemment pas toujours le cas. Le "champ" du blason (la zone verte sur le blason de Châtillon) peut couvrir tout le blason. Le "chef" dit "de France" est une bande bleue sur laquelle sont surchargées trois fleurs de lys de couleur or. C'est le fait que Philippe II Auguste ait déclaré Châtillon-sur-Indre ville royale en 1205 qui autorise la ville a avoir un "chef de France" sur ses armes. Le mot chef doit ici être entendu avec son sens primordial de "tête".
Source:JLG
Il existe deux versions de la légende héraldique,
1) "de sinople aux trois châteaux d'argent maçonnés de gueule, 2 et 1, au chef de France"
2) "de sinople aux trois châteaux d'argent, maçonnés de gueules, 2 et 1, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or"
Source:Dessin Jean-Jacques Brencklé, collection Jean-Louis Girault
L’Héraldique est la science du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries (ou armes). C'est aussi un champ d'expression artistique, un élément du droit médiéval et du droit d'ancien régime. Plus récemment, elle a été admise parmi les sciences annexes de l'histoire au même titre que la sigillographie, la vexillologie, la diplomatique...
L'héraldique s'est développée au Moyen Âge dans toute l'Europe comme un système cohérent d'identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées (le blason pouvant être transmis par héritage en traduisant le degré de parenté) et des collectivités humaines, ce qui en fait un système emblématique unique en un temps où la reconnaissance et l'identification passaient rarement par l'écrit.
Apparue au XIIe siècle au sein des membres de l'aristocratie, elle s'est rapidement diffusée dans l'ensemble de la société occidentale : femmes, clercs, paysans, bourgeois, communautés... Par la suite, on s'en est également servi pour représenter des villes, des régions, des pays, des corporations de métiers.
Note du modérateur:Remerciements à J.L. Girault pour son aide précieuse.