Le Pié (pied) de Bourges ou Gargantua revient de Bourges.Clion 36
Publié le 1 Juin 2012
Le Pié de Bourges
Le Pié de Bourges est un monticule calcaire de 600 à 700 mètres de longueur sur 40 mètres de hauteur, situé sur le bord de l’Ozance *, au nord-ouest de de Clion, et qui par son isolement absolu, à l’apparence d’un mouvement de terrain factice. La légende suppose que Gargantua ,revenant de Bourges, se serait arrêté à cet endroit pour secouer la terre fixée à ses chaussures, et qu’un de ses pieds aurai déposé cette dépature, tandis que le second aurait lancé à toute volée deux ou trois fragments qu’on voit à deux lieus de là, près du bourg de Murs .Cette fable a pris évidemment naissance dans l’incontestable séjour que Rabelais fit à Palluau et chez les moines de Saint Genou. Dans son poème pantagruélique, on retrouve, en maints endroits, les noms de Palluau, Onzay, Saint Genou, Villebernin, Brise-paille, etc…C’est de cette dernière localité que le joyeux curé de Meudon fait venir la horde vieille qui aida gargamelle dans son gigantesque enfantement. Le mot Pié (Podium, tertre, colline) a dû également contribuer à cette équivoque.
Les flancs du Pié de Bourges offrent la trace d’anciennes carrières dont l’une était, dit-on, munie d’une porte en fer et s’avançaient jusque sous le domaine de la Gabillère, au bout du parc de l’Isle Savary. Il n’y a pas longtemps, on voyait au sommet du Pié de Bourges, une croix marquée sur la carte de Cassini**, qui était un objet de vénération et de superstition de la part des mères dont les enfants tardaient à parler. Pour que son nourrisson obtint le don de la parole, la mère devait le prendre à son cou ,acheter une écuelle de terre toute neuve, sans débattre le prix du marchand ;puis sans prononcer un mot pendant tout le pèlerinage ,venir dire sa prière devant la croix du Pié de Bourges .Enfin ,de retour au logis ,elle devait faire manger à l’enfant une " rôtie" au vin préparée dans l’écuelle de terre, et pouvait ensuite s’endormir tranquille sur l’avenir oratoire de son poupon.
Texte de Just Veillat (1930) retranscrit pour le site par JP
* L'Ozance est une petite riviere qui passe à Clion
** La carte de Cassini ou carte de l'Académie est la première carte générale et particulière du royaume de France. Il serait plus approprié de parler de carte des Cassini, car elle fut dressée par la famille Cassini, principalement César-François Cassini (Cassini III) et son fils Jean-Dominique Cassini (Cassini IV) au XVIIIe siècle.
L'échelle adoptée est d'une ligne pour cent toises, soit une échelle de 1/86400 (une toise vaut 864 lignes).Cette carte constituait pour l'époque une véritable innovation et une avancée technique décisive. Elle est la première carte à s'appuyer sur une triangulation géodésique dont l'établissement prit plus de cinquante ans. Les trois générations de Cassini se succédèrent pour achever ce travail. La carte ne localise pas précisément les habitations ou les limites des marais et forêts, mais le niveau de précision du réseau routier ancien est tel qu'en superposant des photos satellite orthorectifiées aux feuilles de la carte de la France on obtient de spectaculaires résultats.Le travail des Cassini laissa même son empreinte sur le terrain où l'on trouve encore aujourd'hui des toponymes dits « Signal de Cassini », qui révèlent les lieux où s'effectuèrent les mesures de l'époque. Ces points de repères correspondent aux sommets des mille triangles qui formaient la trame de la carte de Cassini.De nos jours, les chercheurs consultent fréquemment les feuilles de la carte des Cassini, soit sa forme papier en salle de lecture du département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France, soit sa forme numérique en ligne (voir Liens externes). Elle intéresse tout particulièrement les archéologues, les historiens, les géographes, les généalogistes, les chasseurs de trésors et les écologues qui ont besoin de faire de l'écologie rétrospective ou de comprendre l'histoire du paysage.